Errances
Me retrouver, je me dévoile, je dis mes fuites
pour me trouver, me perdre et ces zones de ténèbres
qui m'envahissent, faiblesses, lâchetés, obsessions
quelquefois me paralysent
me vident
cette musique m'habite, m'habille
ses percussions me décrassent
me remplit de ses bolongs, de ses violons
les vents et le sable me fouettent le visage
promenade sur la plage
des phrases que moi seule entend
me parlent, la harpe m'envoie son histoire
c'est un peu irréel, je comprends
je reprends le monologue,
les larmes, c'est comme si je parlais de quelqu'un d'autre
pourtant elles m'annoncent, je pourrais presque murmurer un conte
la sanza est là
la basse doucement
se déroule devant mes yeux, plus rien n'existe que cette bulle, un film
mon corps est détendu, ainsi je n'ai pas mal, ne souffre plus
pas d'impatience, aucune crainte, l'élan me porte
plus peur, ni froid, je ne tremble plus livrée ainsi à elle
m'a apprivoisée, j'ai été
là, près de moi j'ai chaud lovée même lorsqu'elle s'éloigne, s'absente
elle est claire et chaleureuse de bien-être dont elle m'entoure, tout es calme
par son voyage dans la mer jusqu'à cette musique, une mélodie qui
me relevant, me fait la grâce, me promène, me transporte au bord d'une mer
tout contre moi, elle me tient par la main
la voix, cette prière psalmodiée, quelques notes
me porte loin, elle me balade
sur une plage elle se trouve à mes côtés, je suis de mousseline
sa couleur m'enlace, me tire un peu, me devance, je vais pieds nus, le sable chaud
lève comme une caresse, la tendresse de musique
elle me coule entre les orteils à chaque pas j'entends la viole, la sanza
par le vent, le sable, la marche
elle me dit quelques mots
c'est un monologue, entrecoupé
m'exprime, me console
je respire du plus loin que je peux m'envoler
je parle en marchant
cette plage fait des kilomètres
quelques heures, la faim n'existe plus
le coquillage conversation à mi-voix
marcher durant cet espace temps dans le temps
il s'est arrêté là ce jour-là, la première fois
vent, voix de la mer, chant de choeurs
tout ce qui fait ce que je suis
qui me nourrit,
nous pouvons continuer
je me baisse, ramasse un galet adoucit
ainsi vraiment je dis tout le mouvement que je fais de la tête
les violons, les choeurs, le théorbe
j'erre vers la mer